D’abord magistrate pendant deux ans au tribunal administratif de Bastia, elle a ensuite été directrice générale adjointe des services de la Région Île-de-France pendant sept ans. Bien que ce début de carrière dans la fonction publique ait été mené avec brio, elle décide de changer de voie pour enfiler la robe d’avocat en 2015. "Je ressentais l’envie de conseiller des clients, de comprendre leur activité et de trouver, avec eux, des solutions à leurs problématiques juridiques. Me placer uniquement du point de vue de la légalité, et donc de l’application pure du droit, était devenu frustrant lorsque j’étais magistrate." Après avoir prêté serment, elle intègre alors Gide en tant que counsel puis rejoint Ayache Salama (devenu Ayache).
"J’ai appris le métier d’avocate chez Gide et je suis ensuite devenue associée chez Ayache Salama. Pendant mes trois années d’exercice là-bas, j’ai créé et développé un département dédié au droit public et à la compliance, tandis que le positionnement de la structure gravite principalement autour du corporate." Fleur Jourdan collabore encore avec son ancienne maison sur certains dossiers impliquant des sujets de droit public et d’éthique des affaires. "J’ai pu observer et apprendre comment gérer un cabinet et les problématiques qui y sont reliées : les sujets de communication, de développement ou encore de ressources humaines par exemple", poursuit-elle.
Passé le temps de ces expériences enrichissantes, sa volonté d’indépendance prend le dessus. Fleur Jourdan décide de fonder Fleurus Avocats en 2021, un cabinet singulier en ce qu’il allie à la fois le droit public et la compliance. Ce doux nom fait à la fois référence au prénom de sa fondatrice et à la bataille menée par le général Jourdan à Fleurus le 26 juin 1794, dont l’armée française est sortie victorieuse. Un nom que porte également la rue où est localisé son cabinet. Au sein de sa structure, Fleur Jourdan propose ainsi aux acteurs privés et publics son conseil en matière de lutte contre la corruption, et son savoir-faire en droit de l’urbanisme et des contrats publics. Tout récemment, elle a assuré la défense de plusieurs salles de sport contraintes de fermer leurs portes pendant la crise sanitaire. "J’ai accompagné des clients dans le cadre de contrôles de l’AFA. Dans ces dossiers, nous sommes constamment en lien avec l’entreprise concernée : il faut se plonger dans son organisation et son fonctionnement, comprendre son activité." Des affaires particulièrement techniques dans lesquelles l’avocate excelle grâce à ses connaissances profondes de l’administration.
Aujourd’hui certaine d’avoir trouvé sa vocation dans le métier d’avocat, elle s’applique à travailler ses dossiers et à accompagner les projets de ses clients avec humilité, rigueur et détermination, des valeurs fondamentales, pour elle nécessaires. "Le métier d’avocate est beau en ce qu’il invite à se réinventer constamment. Il est très satisfaisant intellectuellement mais nécessite d’être toujours sur le qui-vive", conclut-elle. La détermination de cette native de Corse ne fait aucun doute.